Pharmacie. Certains médicaments coûteront plus cher à partir de janvier 2019
À compter du 1er janvier 2019, les commissions perçues par les pharmaciens sur les ventes de médicaments vont augmenter. Mauvaise nouvelle pour les patients : ils devront désormais mettre la main à la poche pour en financer une partie. Explications.
En pleine grogne sociale, la nouvelle tombe mal. Certains médicaments vont coûter plus cher aux Français à partir du 1er janvier 2019, Certains sirops pour la toux, somnifères, sprays nasaux ou encore le Spasfon sont concernés. C’est la conséquence d’une réforme de 2017 sur les « honoraires de dispensation » versés aux pharmaciens, et qui entrera progressivement en application l’année prochaine.
Depuis 2015, les pharmaciens perçoivent des honoraires pour compenser la baisse de leurs marges. Pour chaque boîte de médicaments vendue sur prescription, les pharmaciens touchent une commission fixe de 1,02 euro.
Jusque-là, cette rétribution était financée aux deux tiers par l’Assurance maladie, et à un tiers par les complémentaires santé. Mais à compter du 1er janvier, le montant de cette commission ne sera plus fixe et variera en fonction du traitement prescrit. Ainsi, pour chaque prescription de Stilnox, un somnifère, le pharmacien ne percevra plus 1,02 euro mais 4,08 euros, soit quatre fois plus. Et les mutuelles ne rembourseront pas ces nouveaux honoraires, obligeant les patients à mettre la main à la poche.
Paradoxalement, pour éviter d’avoir à régler ces honoraires, le patient aura tout intérêt à éviter de demander le remboursement de ses médicaments à l’Assurance maladie. En effet, avec la réforme, les honoraires de dispensation ne s’appliqueront qu’en cas de demande de remboursement.
Pour le Stilnox, le patient paiera donc moins cher s’il achète son traitement sans ordonnance. Il n’aura pas à régler ses honoraires au pharmacien mais devra payer de sa poche l’intégralité du coût de la boîte, soit 3,09 euros. Et le pharmacien ne touchera pas ses honoraires. Interrogée par le Parisien, l’Assurance maladie n’a pas souhaité s’expliquer sur ce dossier.
- « L’Assurance maladie l’a confirmé lors d’une réunion de travail le 14 novembre : si leurs contrats ne prévoient pas de rembourser les médicaments à 15 % ou 30 %, les complémentaires santé ne participeront pas aux honoraires du pharmacien », indique Philippe Gaertner, président de Fédération des syndicats pharmaceutiques.