De la Table de Claude Luard à l’hommage rendu !

 Du journal que l’on vend le matin d’un dimanche
A l’affiche qu’on colle au mur du lendemain…

Notre camarade Gérad Frau, sur son  Facebook et ce à la demande de nombreux camarades, nous transmet le texte de l’hommage prononcé pour Claude Luard .          Le voici :

Mado, ma Chère Mado,
Christine et Mireille
Permettez-moi, au nom de Gaby Charroux, notre maire mais également au nom de la ville de Martigues / de vous exprimer notre peine profonde et notre affection la plus sincère pour le décès de Claude survenu jeudi dernier à l’âge de 85 ans…
Une immense émotion s’est emparée de nous, de ses camarades, de ses amis, nombreuses et nombreux, si nombreuses et si nombreux…
Claude était un ami, un camarade, un exemple de dévouement, d’engagement qui a passé sa vie à vouloir changer celle des autres,
A lutter pour un monde meilleur, Concrètement, efficacement, sans faire de bruit car à la cigale, il préférait la fourmi… Dans ses actes de tous les jours…
« Toi qui ne possède en or que tes nuits blanches
Pour la lutte obstinée de ce temps quotidien »
Jonathan le dira mieux que moi, mais c’est là, dans ton engagement de tous les jours, Dans TES engagements de tous les jours, que tu te réalisais et que tu nous montrais le chemin…
Claude est né en Normandie, à Caen, dans le Calvados…
Puis après sa vie parisienne, il est arrivé à Martigues, où Mado avait ses attaches bien sûr, au début des années 70 avec leurs deux filles Mireille et Christine,
« Sous ce blanc soleil d’été qui courbe la Provence »
Après un séjour dans l’Île, vous emménagez aux Capucins, sur cette place Paul Vaillant-couturier, si bien nommée puisqu’il est l’un des fondateurs du Parti Communiste Français et un artisan de 1936 où il était député du Front populaire / auquel tu faisais si souvent référence…
Tu créeras aux Capucins l’amicale des locataires CNL…
A ton arrivée à Martigues, tu travailles à la construction du complexe de Fos… Car tu fais partie de ce peuple
« qui construisit de ses mains vos usines »
Victime d’un grave accident de travail, tu seras embauché, une fois remis, à la ville de Martigues en qualité d’Ouvrier Professionnel de 1ère catégorie au C.E.S. Marcel Pagnol le 1er Septembre 1973.
Les personnels techniques et administratifs des collèges dépendaient alors des municipalités.
Mais, n’acceptant pas la réforme Haby de 1975 instituant le collège unique, tu as préféré réorienter ta carrière et le 15 septembre 1978, c’est en qualité d’agent technique principal, que tu vas rejoindre le service des espaces verts, dirigé par Monsieur Fortin où tu feras toute ta carrière.
Nommé Agent technique principal à partir de 1991 tu seras promu Agent technique Chef en 1994.
Je me souviens de ces jeudis matin où nous vendions tous les deux la Marseillaise et l’Huma dimanche à la porte de la mairie… Et du regard que tu me portais lorsque mon réveil m’avait joué des tours…
Car si tu ne parlais pas beaucoup, ton regard, dans ces moments-là, était plus fort qu’une colère… comparable à « celle du vieil Hugo tonnant de son exil »
Tu as contribué, avec le service des espaces verts, à ta place, à faire de Martigues un exemple de villes fleuries, enviée dans tout le département et sacrée au plus haut niveau du palmarès améliorant grandement la qualité de vie dans notre ville.
Solide, rigoureux, tu étais un agent sur qui l’on pouvait compter…
Un pilier me disait Christian Scognamiglio qui travaillait à tes côtés.
Engagé à la CGT, ton syndicat auquel tu es resté fidèle toute ta vie. Tu étais délégué syndical bien sûr…
Le 1er JUIN 1995, tu as fait valoir tes droits à une retraite bien méritée après une carrière exemplaire.
Tu n’en cesseras pas pour autant tes activités… Bien au contraire.
Car tu continueras, par tes engagements
« à chanter à jamais celle des travailleurs »
Engagé au PCF bien sûr,
A la CGT,
A l’amicale des locataires,
Mais aussi au Mouvement de la Paix qui nous avait valu d’aller ensemble défiler à Bruxelles contre la prolifération des armes nucléaires…
Car la paix a été ton combat de tous les instants, contre toutes les guerres coloniales, de l’Algérie au Vietnam, contre les guerres dans le golfe, dans les Balkans, au Liban, en Irak…
« Pour cet air de liberté au-delà des frontières »
Pour la liberté des peuples au Chili, au Nicaragua, Pour la Palestine, Pour Angéla Davis, Nelson Mandela, Georges Ibrahim Abdallah et tant d’autres combats car si
« Picasso tient le monde au bout de sa palette »
Paraphrasant Ferrat on pourrait dire que
« Des lèvres de Luard s’envolent des colombes… »
Mais tes engagements humanistes étaient plus nombreux encore à France Amérique Latine, aux amis de l’huma, à l’amicale des donneurs de sang où tu étais un des plus anciens donneurs bénévoles de Martigues ce qui t’avais valu, à la fin des années 90, de recevoir pour l’association, le M d’or de Martigues…
A la FNACA aussi pour laquelle tu étais porte drapeau.
Le 14 Juillet dernier, c’est encore toi qui portais le drapeau de la FNACA lors des cérémonies officielles…
Et puis qui n’a pas croisé Claude, au marché bien sûr,
A l’affiche que tu colles au mur du lendemain… »
Mais aussi à la médiathèque, au musée, à Francis Turcan, à Julien Olive pour le volley, à Chave pour le basket, au Palais des sports pour le hand…
Claude était partout, Grand et discret,
Attachant et passionné…
Une vie…
Une vie d’engagement,
Un combat pour la vie, pour le progrès social, pour une France qui
« répond Toujours du nom de Robespierre »
Chère Mado, ma camarade, Je compte sur toi, nous comptons sur toi car
« Tu tiens toujours l’avenir serré dans tes mains fines… »
Nous sommes là, nous serons là, à tes côtés,
A vos côtés Mireille, Christine et les enfants…
Et Claude le militant, l’humaniste, continuera à marcher avec nous sur les chemins de la liberté
Et de ce qu’il a vécu à ce qu’il imagine,
Nous n’en finirons pas d’écrire sa chanson…
Repose en Paix Claude,
Tu vas terriblement nous manquer
L’amour de tous t’accompagne…

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