Colette, pas héroïne mais gagnante !

La résistante Colette et la lycéenne Lucie entreprennent un pèlerinage au camp de concentration de Dora, où le frère de Colette a été assassiné durant la Seconde Guerre mondiale. Richard Heidinger

Gagnant dans la catégorie Meilleur court métrage documentaire, ce film français réalisé par Anthony Giacchino et produit par Alice Doyard est une histoire forte autour de la perte, de la transmission et de la mémoire. À découvrir absolument.

Court métrage documentaire de vingt-cinq minutes, Colette est un film précieux et poignant d’Anthony Giacchino. L’histoire d’une transmission intergénérationnelle entre Colette, ancienne résistante nonagénaire, et Lucie, 17 ans, aspirante historienne et passionnée par la Seconde Guerre mondiale. Entre les deux femmes, une affection grandit. Elle leur permet d’affronter ensemble un pèlerinage au camp de concentration de Dora, en Allemagne. C’est là que Jean-Pierre, le frère aîné de Colette, ancien résistant lui aussi, est mort d’épuisement à 19 ans, le 22 mars 1945.

Colette 93 ans, retraitée de Caen ; fait partie de celles qu’on voudrait retenir. Encore un peu, encore longtemps. Cette vieille dame élégante à la mise impeccable n’a pourtant rien d’un fragile et vénérable vestige. Drôle, stoïque, franche, elle n’est pas non plus du genre à prêcher la révérence aux anciens. Et gare à vous si vous la traitez d’héroïne ! Mais Colette a vécu ce que très peu peuvent encore aujourd’hui raconter. L’Occupation allemande, la Résistance. Des années noires qu’elle sait transmettre avec ce qu’il faut de franc-parler et de révolte, d’intransigeance et d’humour.

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