Recevoir une pension de retraite complémentaire à laquelle il manque des montants, une année de carrière, ou un avantage, n’est pas rare, surtout dans une région comme les Bouches-du-Rhône où près de 430 000 retraités résident (source : INSEE 2023). La complexité des carrières, le passage par plusieurs employeurs ou régimes, ou encore les périodes d’activité à l’étranger multiplient les risques d’erreurs.
En 2022, la Cour des comptes soulignait ainsi que plus d’1 retraite complémentaire sur 11 comportait une erreur financière d’au moins 1 euro, et dans 40 % des cas cette erreur dépassait 50 euros par an (source : Cour des comptes, rapport sur la retraite complémentaire 2022-2023).
Il existe plusieurs types d’erreurs sur une pension complémentaire :
Même quelques dizaines d’euros manquants chaque mois représentent, sur plusieurs années, une perte de pouvoir d’achat considérable. Repérer l’erreur est donc crucial et il est utile de vérifier au moins une fois par an son relevé de pension.
La première étape est de réunir tous les justificatifs en lien avec l’erreur constatée :
Ces éléments aideront à repérer si l’erreur provient d’une mauvaise prise en compte de carrières, points ou chiffres.
Pour les salariés du privé, la plupart des pensions sont gérées par l’Agirc-Arrco. Dans les Bouches-du-Rhône, les principaux groupes sont Malakoff Humanis, Klesia, ou encore Apicil.
Il est possible de :
Anecdote : C’est dans le quartier de la Joliette à Marseille qu’a ouvert l’une des premières Maisons de la Retraite complémentaire régionale de France, facilitant l’accès aux guichets pour les retraités de la région.
Un délai de réponse de 2 à 4 mois est souvent observé. En cas d’absence de réponse ou de refus, il ne faut pas hésiter à passer à l’étape suivante.
Si la réclamation auprès de la caisse ne débouche sur aucun résultat, une solution efficace est de saisir le Médiateur Agirc-Arrco. Il s’agit d’un recours gratuit ayant permis de débloquer 84 % des dossiers reçus en 2022 (source : bilan médiation Agirc-Arrco).
La résolution peut être accélérée si l’on prend soin de formuler des demandes précises et d’accompagner le dossier de tous les justificatifs utiles.
Chaque caisse de retraite complémentaire dispose d’une Commission de Recours Amiable (CRA), instance interne qui examine les contestations après une première réponse défavorable.
Lorsque tous les recours amiables sont épuisés, le tribunal judiciaire – pôle social (ex-tribunal des affaires de sécurité sociale) est compétent. La procédure est gratuite et non obligatoire avec avocat, mais il peut être conseillé d’en consulter un, surtout si des sommes importantes sont en jeu.
Dans la région, 12,5 % des dossiers de litige sur des pensions de retraite déposés devant le tribunal aboutissent à une réévaluation du montant versé au retraité (donnée Source : Chiffres Justice.fr 2023).
Une difficulté fréquente est d’être perdu face à la multitude des organismes. Plusieurs structures présentes dans les Bouches-du-Rhône aident gratuitement à constituer ou à relire son dossier :
Un service d’accueil physique ou téléphonique est aussi accessible au public dans chaque grande ville du département.
Plusieurs actions permettent d’éviter ou réparer rapidement une erreur sur une pension complémentaire :
À noter : En France, 5,3 % des erreurs sur les pensions concernent une mauvaise prise en compte des enfants ouvrant droit à majoration, alors qu’il s’agit d’un point souvent oublié lors de la liquidation. Dans les Bouches-du-Rhône, cela concerne chaque année près de 4000 dossiers (source : Agirc-Arrco, statistiques 2022).
Faire corriger une erreur sur sa pension complémentaire n’est pas toujours simple, mais de nombreux relais existent. Il est important de se faire confiance, de ne pas hésiter à demander plusieurs avis et de s’appuyer sur les associations et dispositifs locaux. Bien comprendre les montants versés, les périodes validées, ou les droits à majoration permet d’anticiper, d’éviter les pertes financières et d’être acteur de sa retraite.
Avoir cette « vigilance citoyenne » sur sa retraite permet aussi, dans de nombreux cas, d’alerter d’autres retraités autour de soi, et contribue à un meilleur respect des droits pour tous. Rester informé, c’est aussi mieux vivre sa retraite, et c’est le sens même de l’accompagnement partagé dans les Bouches-du-Rhône, terre de solidarité et d’engagement.