Le droit français a prévu une protection particulière pour le conjoint survivant. Les règles varient selon la présence d’enfants, l’existence ou non d’un testament, et le régime matrimonial.
En l’absence de testament, la loi prévoit :
C’est le notaire qui informe le conjoint survivant de ce choix, qui doit être exercé dans un délai de 3 mois après l’ouverture de la succession (service-public.fr).
Le défunt peut organiser sa succession différemment par testament, mais il doit respecter la réserve héréditaire des enfants, qui doivent percevoir une part minimum de la succession. En dehors de cela, il peut avantager son conjoint pour la quotité disponible (partie de la succession dont il dispose librement).
Le régime matrimonial (communauté, séparation de biens, participation aux acquêts) influe sur la composition de la succession. À titre d’exemple :
À noter : le droit au logement s’applique que le bien soit acquis ou loué et que le conjoint survivant soit propriétaire ou non du bien (notaires.fr).
Ce département présente des particularités démographiques et familiales qui peuvent impacter concrètement la succession.
Les Bouches-du-Rhône comptent plus de 500 000 retraités (INSEE, 2023), dont une part significative dans les familles recomposées. Dans ce contexte, le conjoint survivant peut se retrouver en indivision avec des enfants non communs, une source fréquente de litiges. Pensez à :
Selon une étude de la Chambre Interdépartementale des Notaires PACA, à Marseille et dans la région, les donations entre époux (« donation au dernier vivant ») restent sous-utilisées, alors qu’elles permettent d’augmenter la part du conjoint (jusqu’à la quotité disponible). Une démarche simple pour améliorer la protection du conjoint.
Depuis la loi de 2007, les droits de succession entre époux ont été supprimés. Ainsi, le conjoint survivant (non divorcé, non pacsé, non concubin) ne paie aucun droit de succession. En revanche, il peut être redevable de droits lors du partage du patrimoine si des biens sont vendus, ou en cas de versement d’une soulte.
Dans les Bouches-du-Rhône, des situations locales méritent l’attention :
À noter : dans les Bouches-du-Rhône, le coût médian d’une succession simple tourne autour de 2 500 € à 3 500 € en frais notariés, un montant à anticiper (source : Chambre des Notaires 13).
S’informer, anticiper, dialoguer avec ses proches et ses conseillers (notaire, assistant social, association) sont les clefs pour éviter les mauvaises surprises et protéger le conjoint. Même dans les situations complexes ou recomposées, le respect des règles et l’accompagnement personnalisé permettent au conjoint survivant de faire valoir ses droits sans précipitation.
Les successions dans les Bouches-du-Rhône, à la croisée de traditions provençales et de réalités modernes, sont rarement une formalité. En comprenant le détail de la législation et en s’appuyant sur les ressources locales, il est possible pour le conjoint survivant de préserver sa sécurité et de traverser plus sereinement cette étape de la vie.