La pension de réversion peut représenter une part essentielle du revenu pour de nombreux veufs ou veuves dans les Bouches-du-Rhône. Elle permet, sous certaines conditions, de percevoir une partie de la pension de retraite dont bénéficiait (ou aurait pu bénéficier) l’ex-conjoint(e) décédé(e). Mais qu’advient-il de ce droit lors d’un remariage ? C’est une question fréquente, qui soulève souvent des inquiétudes et des incertitudes, en particulier pour ceux qui souhaitent refaire leur vie après un deuil.
Chaque caisse de retraite, chaque régime, a ses propres règles et particularités : l’impact du remariage sur le versement de la pension de réversion varie selon les textes. Cet article fait le point sur les conséquences concrètes d’un remariage pour un retraité ou une retraitée dans les Bouches-du-Rhône, en s’appuyant sur les textes officiels et les réponses apportées par les organismes de retraite.
La pension de réversion n’est pas automatique : elle dépend de plusieurs critères, dont la durée du mariage, les ressources du bénéficiaire, et surtout du régime de retraite concerné (régime général, complémentaires, public ou privé). Au décès d’un époux ou ex-époux, le conjoint survivant peut avoir droit à une partie de la retraite de ce dernier.
Selon l’assurance retraite (lassuranceretraite.fr), voici les critères principaux pour le régime général :
Mais qu’en est-il si l’on décide de se remarier après la perte de son conjoint ?
Pour la pension de réversion de la retraite de base du régime général (CNAV ou CARSAT), le remariage n’a aucun impact sur le droit à percevoir la pension de réversion. Autrement dit, un veuf ou une veuve qui bénéficie de cette pension peut se remarier sans la perdre. Ce principe s’applique aussi bien à Marseille, Aix, Arles ou tout le territoire des Bouches-du-Rhône.
Ce point est souvent méconnu et soulage de nombreuses personnes : refaire sa vie n’est donc pas synonyme de perte des prestations de réversion dans le régime général.
Les retraités bénéficient également de retraites complémentaires (notamment l’Agirc-Arrco pour le secteur privé, la RAFP pour la fonction publique, ou encore l’IRCANTEC pour les contractuels publics). Les règles sur la réversion diffèrent souvent des principes de la CNAV.
Exemple concret : Mme D., 66 ans, veuve à Salon-de-Provence, bénéficie d’une réversion Agirc-Arrco : dès qu’elle se remarie, le versement cesse, sans possibilité de le réactiver en cas de nouveau veuvage ou divorce. Cette règle concerne aussi bien les habitants des grandes villes comme Marseille, qu’en zones rurales des Bouches-du-Rhône.
C’est un point de vigilance : la distinction entre régime de base et complémentaire peut entraîner des situations très différentes pour une même personne selon son propre parcours et celui du défunt.
| Régime de retraite | Conséquence du remariage | Spécificités |
|---|---|---|
| Régime général (CNAV/CARSAT) | Aucune incidence | Pension maintenue |
| Agirc-Arrco | Perte de la réversion | Signalement obligatoire, arrêt immédiat |
| Fonction publique d’État/Territoriale/Hospitalière | Suspension ou suppression | Rétrocession possible si divorce ou veuvage |
| RAFP | Suppression | Pension définitivement coupée |
| MSA (rural) | Pas d’incidence | Pension maintenue (alignée sur le régime général) |
| SSI (ex-RSI) | Pas d’incidence | Pension maintenue (alignée sur le régime général) |
Se remarier est synonyme de bonheur et d’un nouveau départ, mais il est très important d’anticiper les conséquences sur ses droits à la réversion : certains organismes comptent sur votre déclaration pour mettre à jour votre dossier.
Bon à savoir : si l’organisme verse indûment la réversion après un remariage qui devait la suspendre, l’obligation de remboursement s’impose, même plusieurs années après.
Dans les Bouches-du-Rhône, où la population de retraités est supérieure à la moyenne nationale (près de 25 % des habitants ont plus de 60 ans, source INSEE 2020), la pension de réversion concourt souvent à garantir l’équilibre budgétaire, surtout dans les foyers modestes ou isolés. Dans une zone marquée par un coût de la vie élevé sur le littoral (prix des loyers à Marseille : 18€/m2 en moyenne en 2023, source Fnaim), anticiper la perte d’un revenu complémentaire lors d’un remariage devient crucial pour le confort de vie.
Il n’est pas rare non plus que des conjoints survivants repartent s’installer dans leur commune d’origine dans les Alpilles, à Martigues ou à Miramas, et découvrent tardivement qu’ils ont perdu une réversion Agirc-Arrco en raison d’un remariage : une information locale claire est donc importante.
Si vous envisagez un remariage, ne négligez pas non plus de faire le point sur l’éventuel impact sur l’AAH, la pension d’invalidité ou les droits au minimum vieillesse/ASPA.
En France, la pension de réversion fait régulièrement débat, car elle participe de la solidarité familiale, mais représente aussi un enjeu budgétaire pour les caisses.
La vigilance reste donc de mise : avant tout changement dans votre vie maritale, mieux vaut vérifier l’ensemble de vos droits en rencontrant un conseiller à la Maison de la Justice et du Droit, à la CARSAT, ou au sein de votre mairie (souvent en partenariat avec des associations d’aide aux retraités).
S’informer et anticiper : c’est la clé pour bien préparer chaque étape de sa retraite, même en cas de remariage. N’hésitez pas à poser vos questions lors de permanences ou à vous faire accompagner par des structures locales pour sécuriser vos droits dans le 13.