La pension de réversion est un dispositif prévu pour protéger le conjoint survivant après le décès d’un assuré. Si la retraite de base gérée par la Sécurité sociale (CARSAT) propose une pension de réversion, il existe aussi une réversion propre à la retraite complémentaire, notamment auprès des régimes Agirc-Arrco pour les salariés du privé, IRCANTEC pour les agents non titulaires, et autres régimes spécifiques. Dans les Bouches-du-Rhône, où la population retraitée est importante (plus de 23% des habitants, source INSEE), il n’est pas rare de se poser des questions sur les droits du conjoint survivant.
Ce guide fait le point de manière précise, pratique et adaptée à la réalité locale sur le sujet parfois complexe de la pension de réversion complémentaire.
Dans la grande majorité des situations, c’est l’Agirc-Arrco qui gère la complémentaire des conjoints résidant dans les Bouches-du-Rhône.
Le concubin ou le partenaire de PACS ne peut pas bénéficier de la pension de réversion complémentaire (référence Agirc-Arrco et Service-Public.fr).
La demande peut être faite avant cet âge, mais le paiement est décalé jusqu’au seuil requis.
Contrairement à la pension de réversion de la retraite de base (qui fixe des plafonds de ressources annuelles, en 2024 : 24 232 € pour une personne seule), la réversion Agirc-Arrco n’exige aucune condition de ressources. Ainsi, tous les conjoints survivants remplissant les conditions précédentes y ont droit, quel que soit leur niveau de revenus.
Le principe est simple : le conjoint survivant a droit à une fraction de la retraite complémentaire que percevait ou aurait pu percevoir le défunt au moment de son décès.
Si le défunt a eu plusieurs époux/ses successifs, ex-conjoints divorcés et non remariés, alors la pension de réversion est partagée au prorata de la durée de chaque mariage. Dans les grandes familles recomposées, cela peut donner lieu à des calculs parfois complexes.
Dans tous les cas, il est conseillé de déposer sa demande le plus tôt possible après le décès (les droits sont versés rétroactivement dans la limite de 12 mois maximum après la date du décès).
Pour les situations spécifiques (invalidité, enfants, ex-conjoints), d’autres justificatifs peuvent être demandés.
La caisse de retraite complémentaire annonce un délai moyen de 2 à 3 mois après le dépôt du dossier complet. À Marseille et sur le département, ce délai peut varier en fonction du nombre de dossiers en cours, mais les agences locales facilitent généralement les démarches.
Prenons le cas d’un salarié du privé résidant à Salon-de-Provence. Son mari touchait une retraite complémentaire nette de 380 € par mois auprès de l’Agirc-Arrco. Après son décès en 2024, son épouse a droit à :
Au total, dans les Bouches-du-Rhône, la pension de réversion complémentaire représente souvent un coup de pouce non négligeable pour le conjoint survivant, surtout en cumul avec d’autres aides locales (CCAS, conseils départementaux).
Ni le PACS, ni la vie en concubinage n’ouvrent droit à la réversion complémentaire. Seul le mariage, ou l’ancienneté de ce lien (ex-mariage non remarié), est reconnu.
Pour les agents territoriaux ou de la fonction publique, la retraite complémentaire est gérée par la RAFP ou l’IRCANTEC. Les règles sont alors différentes, le pourcentage de réversion étant souvent de 50% et parfois soumis à conditions d’âge plus strictes.
Aucun plafond de ressources n’agit sur la pension de réversion complémentaire. Même si le conjoint reprend une activité, il continue à percevoir sa réversion.
Si le conjoint survivant quitte les Bouches-du-Rhône pour s’installer à l’étranger (Maroc, Espagne, etc.), il conserve sa pension de réversion complémentaire, à condition de signaler tout changement d’adresse et d’envoyer une « preuve de vie » périodiquement à la caisse.
Plus de 12 000 dossiers de pension de réversion Agirc-Arrco sont ouverts chaque année dans les Bouches-du-Rhône (source Statistiques Agirc-Arrco 2022), preuve d’un besoin fort d’accompagnement de proximité.
La pension de réversion de la retraite complémentaire reste l’un des droits les plus protecteurs pour les veufs et veuves dans les Bouches-du-Rhône. Elle n’est pas soumise à condition de ressources et s’additionne aux autres prestations. Il est cependant important de suivre les éventuels changements réglementaires et de demander conseil auprès de sa caisse de retraite ou des structures locales comme le Centre communal d’action sociale (CCAS), la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM), et les Espaces France Services présents dans le département. Le maintien de la solidarité entre générations passe aussi par une bonne information sur ces dispositifs.